Tchèque

Tchèque
Le tchèque (en tchèque : ) fait partie des langues slaves occidentales, avec le kachoube, le polonais, le slovaque et le sorabe, branche de la famille des langues indo-européennes. Il est principalement parlé en Tchéquie, ce qui représente environ onze millions de locuteurs.

Le tchèque est très proche du slovaque et, à un moindre degré, du polonais et du ruthène. La plupart des adultes tchèques et slovaques sont capables de se comprendre mutuellement sans difficulté. En effet, ils ont été, à l'époque de la Tchécoslovaquie, en contact permanent avec les deux langues par l'intermédiaire de la radio et de la télévision nationale. Les écoles également proposaient aux enfants des contes dans la seconde langue pour les familiariser. Chacun était bilingue jusqu'à la partition de la Tchécoslovaquie le. Aujourd'hui encore, Tchèques et Slovaques ont des programmes de télévision communs. Malgré cela, les plus jeunes qui n'ont pas connu l'époque de la Tchécoslovaquie peuvent éprouver des difficultés de compréhension lors de l'emploi de certains mots très différents, ou d'une expression orale trop rapide. Cependant, le tchèque encore s'employer dans une communication officielle avec les autorités slovaques et tous les documents de la Tchéquie doivent être acceptés grâce à la loi 270/1995 et la loi additionnelle 318/2009.

En raison de sa complexité, le tchèque est considéré comme difficile à apprendre. Cette complexité provient principalement d'une grande variété dans la morphologie et dans la syntaxe. Comme dans toutes les langues slaves (à l'exception du bulgare moderne et du macédonien moderne), les mots (les noms, pronoms et adjectifs) se déclinent selon leur rôle dans la phrase. Sous cet aspect, la grammaire du tchèque et des langues slaves est plus proche des origines indo-européennes que les autres langues indo-européennes, dans lesquelles les déclinaisons se sont appauvries (comme en allemand), ou même ont pratiquement disparu (comme en français).

Le tchèque se développe à la fin du premier millénaire, à partir du protoslave. Quelques traits du vieux slave survivent dans le vieux tchèque, comme le jery, la nasalisation (ę et ǫ), la palatalisation ou le système de conjugaison avec quatre temps du passé (aoriste, aspect accompli/inaccompli, plus-que-parfait). Ces traits subsistent jusqu'à la fin du.

On a peu de témoignages écrits de la plus ancienne période car peu de gens savaient lire et écrire. Le latin remplit alors le rôle de langue littéraire avec, parfois, le vieux slave. Le premier témoignage écrit du tchèque consiste en deux phrases de la charte fondatrice du chapitre de Litoměřice en 1057 : ''Pavel dal jest Ploškovicích zemu. Vlach dal jest Dolas zemu Bogu i svjatemu Scepanu se dvema dušníkoma Bogucos a Sedlatu.''www.fi.muni.cz

Au Moyen Âge, le tchèque commence à se distinguer du vieux slave. Entre les, la transformation du son en apparaît. Ainsi le vieux slave glova (« tête ») qui a donné głowa en polonais, голова golova en russe et ukrainien, donne hlava en tchèque. Le voit l'apparition du ř à partir du r mou du vieux slave.

Au, le tchèque pénètre dans la littérature et l'administration. Les premiers livres en tchèque apparaissent. Charles IV du Saint-Empire fait traduire la Bible en tchèque. Au niveau phonétique, sans doute du fait de l'importante immigration allemande et du fait que la cour devient germanophone, le f fait son entrée dans la langue tchèque alors qu'il est absent du vieux slave et était, dans les mots latins lexicalisés en tchèque pour des raisons religieuses, remplacé par les lettres p ou b.

Entre les, une réforme de l'orthographe introduit dans le tchèque les signes diacritiques. Jan Hus, sans qu'il soit certain qu'il en fût l'auteur, est l'ardent défenseur de cette innovation. À partir du, les Tchèques ne prononcent plus différemment le y (dit « i dur » dans les langues slaves, qui était la voyelle fermée centrale non arrondie) et le i (dit « i mou »). Prononcé i, l'orthographe conserve cependant le y.

La littérature tchèque écrite connaît un important développement après la découverte de l'imprimerie au. La bible de Kralice devient alors un exemple de tchèque littéraire. Après 1620 le tchèque connaît un certain déclin, à cause de l'émigration forcée des intellectuels non catholiques comme Comenius ou Pavel Stránský. Peu à peu, l'allemand prend le pas, et tend à devenir la langue de l'éducation et de la science.

Grâce aux efforts des membres de la renaissance nationale tchèque, la langue tchèque est de nouveau exaltée aux. L'école fait d'importants efforts pour en refaire une langue littéraire. La langue se détache d'archaïsmes datant de la bible de Kralice. C'est à cette époque que le tchèque littéraire obtient sa forme actuelle.
Pays
  • Tchéquie
    La Tchéquie, en forme longue la République tchèque, (en Česko et ), est un pays d'Europe centrale sans accès à la mer, entouré par la Pologne au nord-est, l’Allemagne au nord-ouest et à l’ouest, l’Autriche au sud et la Slovaquie à l'est-sud-est.

    Regroupant les régions historiques de Bohême et de Moravie ainsi qu'une partie de la Silésie, la République tchèque est indépendante depuis le et est issue de la scission de la République fédérale tchèque et slovaque, dernière forme de gouvernement de la Tchécoslovaquie.