Le Cameroun ou, en forme longue la république du Cameroun (en anglais : Cameroon et Republic of Cameroon), est un pays d'Afrique centrale, situé entre le Nigéria au nord-ouest, le Tchad au nord, la République centrafricaine à l'est, le Gabon et la Guinée équatoriale au sud, la république du Congo au sud-est et le golfe de Guinée au sud-ouest.
Avant la période coloniale, les habitants ne formaient pas un seul groupe homogène et présentaient plusieurs formes d’organisations sociales allant de royaumes structurés à des ethnies nomades. Aux anciens royaumes (bamoun, Bodjongo, Adamaoua, Garoua) succède au la colonie allemande qui place le Cameroun sous protectorat. À l’issue de la Première Guerre mondiale, le Cameroun est placé sous la tutelle de la Société des Nations et confié à l’administration de la France pour sa partie orientale et du Royaume-Uni pour sa partie occidentale. L’ancien mandat de l'ONU sous administration française accède à l’indépendance sous l’appellation de république du Cameroun le 1 janvier 1960. Il est rejoint par une partie du territoire sous administration britannique en octobre 1961 pour former la république fédérale du Cameroun qui, le 20 mai 1972, fut renommée république unie du Cameroun, puis république du Cameroun en 1984. Comme pour la plupart des États d’Afrique, le Cameroun et ses frontières actuelles résultent donc de la colonisation européenne qui a mis les frontières entre les mêmes familles tel que Mvomekaa qui se trouve au Cameroun et au Gabon.
Le Cameroun est aujourd’hui membre de droit de l'Organisation internationale de la francophonie ainsi que du Commonwealth.
Le Cameroun est surnommé « l’Afrique en miniature » en raison de sa diversité climatologique, minière, géographique, humaine et culturelle.
Les premiers habitants du Cameroun furent probablement les chasseurs-cueilleurs Baka, des nomades Pygmées. Mais, dès le, se sont développées des sociétés sédentaires d’agriculteurs-éleveurs, peut-être venus du Sahara alors en voie de désertification et les Bakas ont été repoussés dans les forêts des provinces du sud et de l’est où on les trouve encore. Parmi les sédentaires, ceux du sud-ouest de l’actuel Cameroun et du sud-est du Nigéria sont les plus anciennement attestés comme utilisant des Langues bantoues. Ces langues se sont ensuite répandues à travers la majeure partie de l’Afrique subsaharienne occidentale, jusqu’en Afrique du Sud, probablement en même temps que l’agriculture. La première allusion historique des côtes camerounaises se trouverait dans le récit dit périple d’Hannon, dans un texte grec très discuté. Au, ce Carthaginois aurait atteint le mont Cameroun qu’il baptisa le Char des Dieux. Mais ce texte est controversé pour sa traduction approximative depuis le phénicien et surtout parce qu’il n’y a pas de preuve archéologique que les Carthaginois soient allés au sud d’Essaouira.
En revanche, on a la certitude que, en 1472, les marins Portugais du navigateur Fernando Pó sont entrés dans l’estuaire du Wouri, s’extasiant de l’abondance des crevettes dans le cours d’eau qu’ils appellent aussitôt Rio dos Camarões (rivière des crevettes). Les marins anglais adoptèrent ce nom en l’anglicisant (Cameroons), d'où le nom actuel de Cameroun.
Après les Portugais viennent les Néerlandais puis les Allemands. Par les contacts avec les Européens et les Sahéliens (Royaume du Kanem-Bornou) débutent des échanges commerciaux réguliers. Le développement de la traite négrière, soit occidentale, soit orientale, la diffusion du christianisme par le sud et de l’islam par le nord, changent profondément les sociétés du Cameroun, favorisant les groupes structurés ayant adopté une religion monothéiste et capables de se procurer des armes à feu, au détriment de l’organisation politique antérieure (comme le Royaume bamoun).
Dans l'optique de protéger leurs intérêts commerciaux, les Allemands établissent le 5 leur protectorat du nom de Kamerun. Afin d’assurer l’essor économique du protectorat, les Allemands se lancent dans des travaux importants : construction de routes et de la première ligne de chemin de fer, démarrage des travaux du port de Douala, édification d’écoles et d’hôpitaux, création de grandes plantations (cacaoyers, bananiers, caféiers, hévéas, palmiers à huile...). Mais les populations locales sont, pour la plupart, soumises au travail forcé et aux châtiments corporels. Quant aux Baka, ils sont piégés et étudiés comme des animaux ; certains sont emmenés en Allemagne pour être montrés, en cage, dans les expositions coloniales. En 1918, les Allemands perdent leur colonie en raison de leur défaite lors de la Grande Guerre ; la Société des Nations confie alors la majeure partie du pays à la France et deux poches occidentales limitrophes du Nigeria (colonie britannique) au Royaume-Uni. Chacun de ces deux pays imprimera sa marque à « son » Cameroun, la France adoptant la politique de l’assimilation et le Royaume-Uni celle de l’indirect rule.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement de l'UPC (Union des populations du Cameroun), dirigé par Ruben Um Nyobe, revendique l'indépendance et la réunification avant d'être interdit puis réprimé par les Français en pays Bassa et en pays Bamiléké (« guerre bamiléké »). L'indépendance de la zone française est proclamée le 1, le Cameroun devenant la première des 18 colonies africaines à accéder à l'indépendance en 1960. La réunification a lieu l'année suivante avec la partie sud de la zone britannique (Southern Cameroons), la partie nord (Northern Cameroons) ayant opté pour l'union avec le Nigeria. Cette indépendance reste pourtant largement théorique puisque des « conseillers » français sont chargés d'assister chaque ministre et disposent de la réalité du pouvoir. Le gouvernement gaulliste préserve son ascendant sur le pays à travers la signature « d'accords de coopération » touchant à tous les secteurs de la souveraineté du Cameroun. Ainsi, dans le domaine monétaire, le Cameroun conserve le franc CFA et confie sa politique monétaire à son ancienne puissance tutrice. Toutes les ressources stratégiques sont exploitées par la France et des troupes sont maintenues dans le pays.
Il s'ensuit une période de violente répression contre le mouvement de l'UPC, et l'ALNK, son « Armée de libération nationale du Kamerun », par le nouveau gouvernement avec l'assistance de la France, qui durera jusqu'à la fin des années 1960. D'après l'ouvrage ''Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique'', ce sont des officiers français qui, au cours des années 1960, ont dirigé clandestinement les opérations de répression menée par l'armée camerounaise contre les derniers bastions de l'insurrection upéciste, essentiellement dans l'Ouest du pays. Tortures, regroupement et déplacement de force des populations, exécutions extrajudiciaires, guerre psychologique, villages rasés ou bombardés au napalm, les méthodes employées sont peu à peu transmises par les militaires français à leurs homologues camerounais, notamment au sein de l'École militaire interarmes du Cameroun (EMIA), dirigée au cours de cette période par des officiers français formés à la doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR). Le 20, un référendum conduit à un État unitaire et met fin au fédéralisme.
Devise (monnaie) / Langage
ISO |
Devise (monnaie) |
Symbole |
Chiffre significatif |
XAF |
Franc CFA
(Central African CFA franc) |
Fr |
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