Tibétain

Tibétain
Le tibétain standard (souvent appelé tibétain de Lhassa) est la forme standardisée du tibétain central, une langue parlée par plusieurs millions de locuteurs. L'UCLA (Université de Californie à Los Angeles) estimait dans son UCLA Language Materials Project que le tibétain dans son ensemble possédait de 3 à 8 millions de locuteurs selon les sources. Il s'agit en fait du nombre de locuteurs des langues tibétiques, qui ne sont pas forcément intercompréhensibles. Le tibétain central dont fait partie le tibétain de Lhassa, comptait 1,2 million de locuteurs en 1990. Ces langues sont parlées dans différents pays et provinces de Chine limitrophes de la région autonome du Tibet, telles que les zones à population tibétaine du Qinghai (Amdo), du Gansu, du Sichuan et du Yunnan (Kham) et plus sporadiquement dans d'autres régions de la République populaire de Chine. La langue est également parlée dans certaines régions de pays environnants, de l'Himalaya et de l'Asie centrale, comme le Ladakh et le Sikkim en Inde, le Baltistan pakistanais, le Bhoutan et le nord du Népal. Le tibétain standard s'écrit principalement à l'aide de l'alphasyllabaire tibétain et comporte différentes romanisations, le wylie, la plus ancienne, THL, développé aux États-Unis, utilisé généralement pour les noms propres et zangwen pinyin (ou pinyin tibétain), développé en Chine, tenant compte des particularités tonales des langues tibétaines.

Le tibétain (en tibétain : peugué pour la langue parlée et peuyi pour la langue écrite ; ) est une langue appartenant à la famille des langues tibéto-birmanes.

Le tibétain se subdivise en un grand nombre de dialectes. Leur classification varie selon les sources. Christopher I. Beckwith par exemple distingue cinq groupes géographiques : tibétain du Nord-est, de l'Est, du Sud, du Centre, de l'Ouest.

Parmi le groupe du Centre, le dialecte de Lhassa, qui sert de lingua franca parmi les Tibétains, est une langue à tons. Toutefois, certains autres dialectes, comme le ladakhi et le tibétain de l'Amdo, n'ont pas de tons et ont des groupes de consonnes initiaux, qui reflètent ceux qui sont marqués dans l'orthographe. Le dzongkha, un autre dialecte tibétain, est la langue officielle du Bhoutan. Le balti est parlé dans le nord du district de Kargil, dans la région du Jammu et Cachemire indien.

Le tibétain est noté au moyen d'un alphasyllabaire qui, selon la tradition, aurait été créé au par Thonmi Sambhota, un ministre du roi Songtsen Gampo, à partir du brahmi, écriture qui donna naissance à plusieurs langues en Inde. L'écriture tibétaine comprend trente lettres qui se combinent avec quatre signes diacritiques servant à noter les voyelles i, u, e, o. À cela s'ajoutent trois consonnes suscrites, qui permettent de changer de ton ou de supprimer une aspiration, et 4 consonnes souscrites pour noter des palatales ou des rétroflexes. Il est classé dans les écritures brahmiques

Parmi les langues tibéto-birmanes, le tibétain est l'une des plus anciennement attestées, avec le tangoute, le birman, le néware et le meitei.

Le vocabulaire tibétain classique comprend des emprunts à de nombreuses langues, principalement l'ouïghour, le mongol, le chinois et les langues indiques, mais également d'autres langues telles que le persan, l'arabe, le turc ou le mandchou.

Le fondateur des études tibétaines en Europe est le savant hongrois Alexandre Csoma de Körös, auteur d'un dictionnaire et d'une grammaire du tibétain classique. Son œuvre fut poursuivie par le premier tibétologue français, Philippe-Édouard Foucaux (1811-1894).

Langue classique du bouddhisme de la Haute-Asie, le tibétain véhicule depuis le une riche littérature.